Vous savez, Kuma est très banal. La majorité, en voyant son apparence, vont tout de suite croire qu'il est coincé dans un esprit malsain et bourré de troubles de la personnalité, mais ce n'est pas le cas.

Kuma est avant tout une personne difficile à l'approche et qui ne porte pas un grand intérêt aux atouts de la vie. Il est heureux, mais ne laisse pas sa joie et sa bonne humeur prendre le dessus. Il a une certaine paresse qui le hante depuis son enfance, il déteste se déplacer sur de longues distances. Bien que, voyager sur un chemin infini est son mode de vie. On peut le qualifier de nomade, un homme qui se déplace constamment. Il ne reste jamais sur une terre plus d'une ou deux semaines. Quand il va dans un village, il joue les touristes et ressort en quelques jours avec des provisions pour continuer son périple.

Il déteste se battre. Il ne voit aucun intérêt dans les combats et préfère fuir la majorité du temps. C'est ainsi depuis le début de son aventure. Ce n'est pas totalement par paresse... mais un énorme manque de motivation est gravé en lui. Parfois, il n'hésite pas à dire qu'il regrette d'être un ninja et de vouloir retourner dans le passé pour choisir un métier plus simple. Le pense-t-il vraiment ? Mystère. De plus, l'effet de l'enzyme peut agir à tout moment, ce qui est très dangereux.

Sa vision de l'amitié dévie de celle des autres. À ses yeux, tout le monde est une connaissance. Que vous soyez proche ou non, vous serez une connaissance. Le titre d'ami ne signifie rien pour Kuma. Les meilleurs amis, les frères de coeur... que des sujets idiots. Dans ses années à l'académie, il était un garçon qui arrivait facilement à partager avec les autres enfants. Plus il grandissait, plus la signification du mot ami a disparu. Ce résultat est le fruit de l'apprentissage à l'académie et des missions. Voir des ninjas se trahirent dans une mission ou se faire menacer que l'un des membres va se faire tuer, ça l'affecte beaucoup. C'est de cette façon qu'il a réalisé que d'avoir des amis, ce n'était qu'un immense fardeau. Un point faible. Depuis, il a une grande difficulté à collaborer dans une équipe. Il veut toujours avancer par ses propres façons et non celles des autres. D'ailleurs, il ne fait confiance à personne.

Kuma apprécie les lieux où la tranquillité est favorisée. Il déteste que tout soit bruyant ou regrouper de personne. Il dégage un certain calme qui le rend presque effrayant. Il est un peu difficile de le mettre en colère de son plein gré. À force de devoir contrôler sa marque, il a dû apprendre à éviter de laisser ses émotions lui monter à la tête. Gakuun doit garder son sang-froid à toutes les situations.

Avant, j'étais heureux. Aujourd'hui, je le suis encore. Rien n'a changé. Non, je ne suis pas un monstre, ni un humain. Je ne suis rien.

Je pourrais vous réciter ma vie de A à Z, de l'enfance jusqu'à aujourd'hui. Ce serait banal, long et sans intérêt pour la majorité d'entre vous. Alors pour vous éviter un pavé inutile, je vais commencer là où je suis mort.

La mission avait débuté depuis deux heures et aucun de nous n’avait fermé l'œil. Je devais avoir 14 ans... non, 15 ans. Je venais tout juste de les avoir, un 22 octobre, oui. C'était notre première mission de rang A depuis que nous étions chuunin, mes coéquipiers et moi. Deux garçons que j'appréciais... enfin, je crois. Le désir du Mizukage était qu'on pourchasse les trois déserteurs qui avaient infiltré notre village. Cet ordre nous avait été donné dans la nuit du 23 octobre, je m'en souviens comme si c'était hier. Mon sensei avait forcé la porte de la maison familiale pour venir me chercher, de force, bien sûr. À mon souvenir, j'étais encore en pyjama quand nous nous sommes attardés dans la petite forêt. Une forêt qui, étrangement, s'agrandit de jour en jour. Enfin, ce n'était qu'une rumeur quand j'étais petit. Je ne sais pas si elle court encore dans l'académie des ninjas. Il y en avait une autre aussi... Oh, oui... désolé, je vous avais oublié.

Alors voilà qu'on courait comme des fous pour trouver les trois individus. L'un de mes coéquipiers les avait repérés, il détectait facilement nos ennemis. Et... hum... bon... au moment où il.. se tourna pour nous dire leur emplacement, il... il venait de recevoir deux senbons qui lui transperça la gorge. Je me souviens encore de son regard qui cherchait à comprendre ce qui venait de lui arriver, alors qu'il s'écroulait au sol. Je n'avais même pas eu le temps de dire son nom que mon sensei se jeta devant mon deuxième coéquipier et moi, en nous hurlant de nous enfuir. En s'échangeant un regard de frayeur, nous avions décidé d'écouter son conseil et nous sommes partit comme des faibles, pour sauver notre foutu cul. Je regrette encore.

En sautant d'arbre en arbre, nous étions conscients que nous allions mourir. Et puis, vint le hurlement de mon coéquipier. Mon tour arrivait, alors autant me défendre, je m'étais dit. En me retournant, en une fraction de seconde, j'aperçus le visage d'un déserteur. À quelques centimètres de mon visage. Ensuite ? Je suis mort.

J'ai entendu des bruits. Une fenêtre qui s'ouvrait, une porte se refermait doucement, de l'eau qui coulait, une abeille, des voix... des voix. Oui, je pouvais les entendre. Pourtant, un détail m'échappait.

J'ouvrais les yeux.
Le noir total.
J'essayais de retirer ce qui pouvait couvrir mon regard.
Rien.

Je me redressais avec toute la force qui restait en moi et je tournais la tête dans tous les sens. Ce moment a été le plus perturbant. J'enfonçais mes doigts dans mes yeux, pour y découvrir que... je n'avais plus d'œils. Je hurlais sans cesse. Deux mains vinrent me secouer agressivement. Une voix féminine m'expliqua la situation sur un ton autoritaire. Elle disait que j'avais été sauvé de justesse par mon sensei et que mes deux coéquipiers étaient vivants, mais que j'étais le seul à s'être fait... Arracher les yeux, pour x raison. Oh, mais quelle chance, un stupide jonin avait décidé de garde mes yeux dans un bocal, sur ma table de chevet à l'hôpital. Quand il me disait qu'il les avait trouvés sur le sol de la forêt, il me murmura ensuite qu'il connaissait un homme qui pouvait me les remettre en place. Bien sûr, je fus tout de suite intéresser par son offre. J'étais si stupide.

Pendant mon séjour à l'hôpital, je dormais très longtemps, ayant perdu tout intérêt à la vie. Donc, je ne me souviens plus très bien du nombre de jours avant que je puisse sortir. Accompagner du jonin, celui qui m'avait parlé d'un vieil homme avec la capacité de soigner mes yeux, nous nous rendions dans un endroit inconnu à mes yeux... Puisque j'en avais plus. Je ne comprends pas comment j'ai pu être si naïf. Plus je me rapprochais du but, plus je commençais à me méfier. Si seulement j'avais... pfff... putain.

Quand j'ai entendu pour la première fois, la voix de l'homme qui devait s'occuper de moi, j'eus un frisson dans le dos. Juste y repenser, ça me donne la chair de poule. Il discutait avec moi avant l'opération, tout en me faisant passer quelques tests. À un moment, je l'entendis murmurer quelque chose à propos d'une enzyme... mais il ne s'adressait pas à moi. Dès cet instant, j'ai voulu quitter cet endroit. Deux mains entouraient ma taille et me poussaient vers une table froide. Quand je me suis relevé pour me débattre, une ceinture bloqua mes jambes, mes bras, ainsi que mon cou. Et puis, une aiguille pénétra ma peau et je me sentais si... Léger...

Parfois, j'ouvrais les yeux quelques secondes et je voyais du sang partout sur le papier qui me recouvrait. Je n'avais pas le temps de prendre conscience de la situation puisqu'une autre dose venait m'endormir. Il était vieux. Une chevelure grise, semi-longue. Un oeil naturellement plus refermé que l'autre. Un sourire collé au visage. Il était... dégoûtant. Quand je me réveillai, encore une fois, je fis comme si j'étais encore endormi. Je sentais quelque chose bouger dans mon corps, c'était lourd, mais ça me donnait envie de frapper partout. Oh cette sensation, je suis heureux de savoir la contrôler maintenant. Sans plus attendre, je tentais le tout pour le tout. À l'approche de l'homme, je défonçais la ceinture et lui pris le bras en l'enfonçant dans le sens inverse. Surpris, il hurla de douleur en voyant son bras qui pendouillait et il se laissa tomber au sol. Vous savez quoi ? Je n'ai jamais eu honte de la suite. Sans tarder, je lui foutais mon pied contre son entre-jambe et je plaquais mes mains contre sa mâchoire. Je poussais de toutes mes forces vers le haut, jusqu'à ce que le bruit d'un craquement arrête mon mouvement. Ce n'était pas le vieux fou que je venais de tuer, mais le jonin qui m'avait guidé jusqu'ici. En me retournant, je pouvais contempler le pépé et deux autres hommes.

Vous savez qui était cet homme ? Il ne mérite même pas que je cite son nom. J’ai dû m’informer pendant plusieurs mois pour déduire et placer tous les morceaux de sa vie. Un casse-tête plutôt banal, je dois l’admettre. Bref, cet homme était un médecin et le père de trois garçons. Les ainées étaient très sages, mais le plus jeune dégageait une agressivité anormale. Le père fit passer des tests à son fils pour comprendre l’origine de son mal. Il découvrit que son système avait une glande qui sécrétait une sorte d’enzyme qui augmentait l’agressivité. Au lieu de le soigner, il exploita cette particularité en la transférant dans le corps de ninja faible. Des ninjas qui n’avaient pas la chance de posséder une force au-delà de la moyenne. Plus ses expériences augmentaient, plus il laissait des cobayes, qui ne servaient plus à rien, en arrière-plan. Il modifiait souvent l’enzyme, puisqu’elle n’était pas assez forte dans le corps des autres. À force de la modifier et de vérifier son efficacité sur des individus, il remarqua que le corps changeait totalement et qu’une sorte d’objet sortait du dos. L’objet en question n’avait aucun nom en particulier puisqu’elle était différente, tout dépendant de la personne. C’est ainsi que l’enzyme était devenue une expérience qui se valait dangereuse et illégale.
Ah ouais… continuons mon histoire.
Ses paroles sont restées gravées dans ma mémoire.

« Pauvre louveteau, tu ne peux rien contre moi ici. Tu n'es pas dans ton élément... Oh, mais je crois que des explications s'imposent. Quand je t'ai endormi, j'ai injecté en toi une enzyme qui possède la capacité d'accentuer l'agressivité chez l'homme. La première fois que j'ai décidé de la tester, mon sujet est devenu fou en quelques minutes. J’ai dû modifier l’enzyme et ensuite, mes futurs cobayes avaient une étrange particularité. Des sortes d'ailes leurs sortaient du dos ou des côtes. Malheureusement, ils sont morts suite à leur transformation. Je n'ai pas abandonné. J'ai recommencé plusieurs fois l'expérience sur divers sujets. Bien sûr, je variais les doses. Chacun développait une sorte de marque différente. Je n'ai toujours pas trouvé de nom aux choses qui poussent en eux... bon, ce sera pour plus tard. Vois-tu, Kuma, j'ai fait de toi une nouvelle personne. Soit, je t'ai rendu la vue. Mais aussi, j'ai fait de toi mon plus beau spécimen. Je ne pensais pas que tu allais survivre avec autant d'enzyme dans ton corps. Pourtant, je ne vois pas de signe de marque chez toi... Tu me laisserais voir ton corps de plus près ? Je te promets que je ne te ferai rien de mal. Je ne suis pas méchant, je veux simplement qu’on devienne… ami ? Ce que je fais pour toi, c’est pour ton bien. Et pour le bien de Kiri. Tu vois, le village doit absolument augmenter ses forces militaires. Et quoi de mieux que des ninjas comme toi. L’enzyme fera une bonne source pour l’augmentation de la force. Alors… tu me laisses t’approcher, Kuma ? »

Ah le connard. Vous croyez vraiment que je me suis laissé faire ?
Je lui ai foutu mon poing dans la gueule, à une rapidité hors du commun. Un petit coup dans le ventre et il était déjà au sol. Et vous savez quoi ? J'ai tué les deux autres. Non pas avec mes mains, mais avec ce qui a poussé dans mon dos. Il n'avait pas tort le papi. J'avais bel et bien cette marque ou je ne sais quoi... Quatre sortes de tentacules avaient sortis de mon dos. Ça ne faisait pas mal, mais il n'y avait pas que ça de changer chez moi. Mon œil gauche était devenu rouge et ma chevelure blanche.

Dès ce jour, j'ai quitté le village immédiatement. Je ressentais toujours l'envie de tuer quelqu'un, s'en était fou. Alors pour protéger le village, j’ai préféré m'en éloigner. Et c'est ainsi que je suis ici, aujourd'hui. Seul. Je vais partout, je découvre le monde et je survis. Je garde constamment l'apparence que la marque m'apporte, mais quand je dois aller dans un village, je bois un remède qui calme l'enzyme. J'ai eu de la chance d'avoir trouvé ce remède. Quelques petites herbes médicales et le tour est jouer.

Quoi ? Non, je ne suis pas méchant. Un vagabond peut très bien être gentil. Parfois, j'aimerais bien retourner au village, mais... je ne veux pas être mal vu. Je ne sais même pas s'ils ont essayé de me retrouver. Je me suis éloigné dans un temps record. Bref... je suis Gakuun Kuma et je suis heureux. Oh et dernière chose, j'aime les pommes de terre.