Sur une plaine rase, sous une journée aux nombreuses brises ouatées, un homme se tenait sur une lice bordée de milliers de cadavres. Sibyllin, voilà ce qu'était ce survivant. L'aurore de sa maladie du dégoût de l'humanité avait, déjà, prit contrôle de sa psychologie. Cinq des plus grands clans avaient pour objectif de se battre à mort sur une seule arène : une lande purifiée par les flammes. Le feu me direz-vous? que sais-je ! par ailleurs, un indice peut être évoqué ; les déflagrations ont causées multiples ravages sur cette terre qui était, auparavant, vierge.Un homme, à la physionomie cadavéreuse, se tenait sur une plaine dévastée par les explosions. De nombreux corps inanimés rendaient le sol quasiment invisible. Des morts à chaque coins de la zone, celle-ci était recouverte entièrement. Il faudrait déterrer l'événement pour expliquer ce qui s'était passé.
« Ici, les armes font la loi... Nous recherchons la paix, la pitié et j'en passe. Meâ-culpâ », dit-il tout en relevant son faciès face au ciel. Le vent combattait les rayons du Soleil, quant à lui, restait le plus dominant sur la zone. La fraîche brise percuta avec délicatesse le faciès opalin, venant, par la suite, s'engloutir dans les méandres de la crinière de l'homme.
Nombreux clans ne voulaient plus partager terres et mers, les cultures se mélangèrent, les ressources étaient sous l'emprise du marché noir. La plus dominante des coteries résidait dans le Pays du Feu : les Uchiha. Mais, à l'inverse, un autre clan sous l'emprise de la tranquillité était le rival de ces hommes aux pupilles vermillons.
Ils étaient les premiers à entrer sur le champ de bataille. Ils montraient leur puissance numérique qui, d'ailleurs, s'élevait à plus d'une centaine d'hommes. Ils avaient déjà préparé leur arsenal, leur camp et même des pièges ont été conçus de leurs propres mains.
On entendait un instrument résonner plus loin : nombreuses trompettes ont été sonnées, excitant les troupes du clan Kaguya dont appartenait notre fantôme. De nombreuses pierres lithographiques ont été envoyées pour les cinq clans qui se détestaient tant ; s'ils ne venaient pas, ils devaient quitter directement les lieux avant de se faire anéantir complètement : que ce soit femmes, enfants, hommes ou encore les anciens. Ce clan était le cadet du monde, pourquoi? car un don leur avait été envoyé. Deux grands talus donnaient comme forme un gradin afin d'assister à cette bataille historique.
Leur commandant était tout simplement ce misanthrope : Atra Kaguya, le plus doué d'entre eux. Les cliquetis des sabres résonnèrent, les étendards étaient levés, le sons des trompettes entretenaient l'ardeur des divisions. La plus déterminée des familles s'était présentée, finalement. Le clan aux pupilles envoûtantes étaient légèrement impressionnés par leur capacité.
Ensuite, un nouveau son retentit : celui du plus barbare, les Yôtsuki. Maintes éclairs furent leurs apparitions. Ils étaient venus tout droit du septentrion. On pouvait les remarquer rien qu'à leur puissante musculature et leur épiderme qui se rapprochait presque de l'épaisseur d'encre.
Et, les pas qui formaient un tremblement dans la zone donnaient l'intervention vers le clan Shirogane. Les plus grands manipulateurs du monde, on voyait déjà un énorme monstre en bois contrôlé par des fils d'énergie sous les ordres de leur chef : et lui aussi avait une musculature très importante.
Néanmoins, ils furent rapidement interrompus par leur pire ennemi : un clan qui se proclamait comme étant des artistes. Des explosions rythmées donnaient place à la famille Baku. Ils étaient connus pour former de l'argile en une dynamite puissante, même au corps-à-corps ils étaient redoutés.
Les cinq armées se lancèrent tous au même rythme. C'était comme un spectacle très bien organisé. Mais, on voyait rapidement les rivaux, la haine entre les clans, ils ne s'affrontaient pas tous en même temps. Les hommes, autrefois disparus, qui utilisaient leurs os comme des armes tranchantes visaient les hommes du Nord, quant à eux voulaient les marionnettistes. Une première division était préparée, trois armées s'affrontèrent.
Sur le côté dextre de cette zone qui formait un bourg, malgré le fait de ne pas avoir de quartiers, et cetera... les hommes aux pupilles vermillons attendaient la venue des artistes qui étaient en route avec une vélocité des plus impressionnantes.
En premier lieu, le célèbre capitaine des Kaguya fonça droit sur les basanés. Sa maîtrise au corps-à-corps était parfaite, mais ce terrain était branlant, les plus adaptés pouvaient avoir un avantage. Les éclairs furent les dominants, puisque les Shirogane n'avaient aucune chance contre les deux familles qui s'affrontaient. Sur une série meurtrière extravagante de notre homme, les bronzés et les manipulateurs n'arrivaient plus à l'arrêter, il avait même abattu le commandant Yôtsuki.
Ainsi, le père apparut, grand homme, barbe mal rasée, musculature la plus imposante. Il était déjà assez près de notre misanthrope, ce dernier n'avait pas eu le temps de lâcher un simple soupir ou regard sur son adversaire avant qu'il soit projeté sur une dizaine de mètres. Il ne pouvait même plus se relever, personne ne pouvait nier le fait que l'homme qui avait assommé en un coup notre personnage central était le plus puissant de tous. Même les pupilles légendaires n'arrivaient pas à le suivre. Cette série de tueries fut coupée. Ils le croyaient tous mort, les Kaguya criaient : en retraite ! nous sommes vaincus.
Quant à l'opposé, les deux clans étaient quasiment au même niveau : entre les multiples explosions au corps-à-corps et les anticipations, il n'était pas le plus intéressant des combats.
Au final, les gagnants étaient les Uchiha, la vitesse redoutée et sublime des hommes hâlés ne pouvait pas combattre les flammes noires, les illusions et la carcasse du dieu des tempêtes. Ils détenaient l'épée Tôtsuka, la plus redoutable de toutes les lames.
Quelques semaines plus tard, ...
[...]
« Je suis sorti comme un champignon. Le passé fut difficile, évidemment, je ne peux le nier. En réalité, je savais que j'aurai dû me focaliser sur leur chef, mais c'était une erreur de ma part. Maintenant, Dieu m'a laissé la vie, Lui qui est le plus Grand Pardonneur des péchés. Je suis déterminé à diriger mon village, désormais. Une banlieue comme la nôtre peut devenir la plus redoutée. Je suis l'homme aliéné. »Les termes philosophiques, sa marche noble, le regard vide, il était devenu une lumière enfermée dans les ténèbres. Il devint plus conscient que jamais, il était à semi-conscient. Il était comme noyé dans l'alcool, sa vue était brouillée par les désastres, les coups du passé, les flash de notre étoile, jusqu'ici tout va bien...
Comme les pierres lithographiques, notre homme était en retard. Il marchait longuement sur des cadavres, sur ses frères jusqu'à trouver la dépouille de celui qui lui avait donné un cadeau précieux : le coma, une sensation qu'il n'avait jamais essayé. Il déposa un regard indifférent sur celui-ci avant de retrouver son chemin vers le pays de l'eau.
Pour lui, la race humaine s'est noyée, il avait connu une nouvelle maladie : le dégoût de l'humanité. C'était une colombe emballée.
Il trainait sa paire sur un asphalte sans fin, de plus en plus humide, il se rapprochait de son pays. Les villageois étaient tous terrifiés, car oui, il était tenu pour mort pendant un long moment.
- Spoiler:
Socrate
— Est-ce qu'il y aurait des hommes qui désirent de mauvaises choses, tandis que les autres en désirent de bonnes ? Ne te semble-t-il pas, mon cher, que tous désirent ce qui est bon ?
Ménon
— Il ne me le semble pas.
Socrate
— Mais quelques-uns désirent ce qui est mauvais ?
Ménon
— Oui.
Socrate
— Veux-tu dire qu'ils regardent alors le mauvais comme bon, ou que, le connaissant comme mauvais, ils ne laissent pas de le désirer ?
Ménon
— L'un et l'autre, ce me semble.
Socrate
— Quoi, Ménon ! juges-tu qu'un homme connaissant le mal pour ce qu'il est, puisse se porter à le désirer ?
Ménon
— Très fort.
Socrate
— Qu'appelles-tu désirer ? Est-ce que la chose lui arrive ?
Ménon
— Qu'elle lui arrive. Que serait-ce sans cela ?
Socrate
— Mais cet homme s'imagine-t-il que le mal est avantageux pour celui à qui il arrive, ou bien sait-il qu'il est nuisible à celui qui l'éprouve ?
Ménon
— Il y en a qui s'imaginent que le mal est avantageux, et il y en a d'autres qui savent qu'il est nuisible.
Socrate
— Mais crois-tu que ceux qui s'imaginent que le mal est avantageux l'envisagent sous la notion de mal ?
Ménon
— Pour ce point, je ne le crois pas.
Socrate
— Il est évident, par conséquent, que ceux-là ne désirent pas le mal, puisqu'ils ne le connaissent pas comme tel ; mais qu'ils désirent ce qu'ils prennent pour un bien, et ce qui est réellement un mal. De sorte que ceux qui ignorent qu'une chose est mauvaise, et qui la croient bonne, désirent manifestement le bien. N'est-ce pas ?
Ménon
— Il y a toute apparence pour ceux-là.
Socrate
— Mais quoi ! les autres qui désirent le mal, à ce que tu dis, et sont persuadés que le mal nuit à celui qui l'éprouve, connaissent sans doute qu'il leur sera nuisible ?
Ménon
— Nécessairement.
Socrate
— Ne pensent-ils pas que ceux à qui on nuit sont à plaindre en cela même qu'on leur nuit ?
Ménon
— Nécessairement encore.
Socrate
— Et que ceux qui sont à plaindre sont malheureux ?
Ménon
— Je le pense.
Socrate
— Or, est-il quelqu'un qui veuille être à plaindre et malheureux ?
Ménon
— Je ne le crois pas, Socrate.
Socrate
— Si donc personne ne veut être tel, personne aussi ne veut le mal. En effet, être misérable, qu'est-ce autre chose que de souhaiter le mal et se le procurer ?
Ménon
— Il paraît que tu as raison, Socrate, et personne ne veut le mal.
De son air vicié, il foudroyait toutes les personnes qui le dévisageait. Il avançait, dégageant une fumée blanche hors de sa bouche : la cause était cette température basse qui gelait même son esprit forgé par la haine.
De plus, il ne voulait pas gagner un combat, ce serait trop banal pour lui, il voulait gagner la paix : le plus grand combat de tous. En effet, elle n'avait jamais été réellement établie.
Les plus grands philosophes pourraient se prosterner face à tant de sagesse.
« J'oscille entre la sagesse et la haine. La braise et les flocons de neige. J'inviterai la révolte à m'accompagner, mais aussi la réelle Justice. Je condamne clairement le peuple déicide », dit-il en faisant référence aux hommes de la roche, de la volonté du feu et du désert.
En effet, il incarnait l'opposition de Nietzsche, la copie parfaite de Socrate, et les percutions d'un bon rappeur, mais, ce protagoniste n'avançait comme un homme sans gîte. Mais que dire ? Il venait du côté où le soleil se lève.
Un instant, il regardait de droite à gauche comme s'il toisait le monde d'un regard intrigué, laissant ses larmes couler le long de ses joues. Il saluait le côté vide, mais aussi celui peuplé avant de prendre la parole :
« Je... veux devenir votre roi. Je veux vous faire avancer, non pas jusqu'au sommet, mais au-dessus. "Comment faire" vous allez me dire... écoutez-moi, laissez-moi vous guider. Une monarchie ? Une dictature ? Quelle est la différence ? Ce village, dit-il en montrant le bourg de son index droit lentement,
est le nôtre et... il doit être plus résistant. »Les batailles faisaient rage, mais le seul moyen de les faire taire était de combattre une bataille, qu'importe la solution. Il avançait lentement, ignorant le silence avant de s'arrêter sous un tonnerre d'applaudissements. Les plus proches pleuraient avant de scander : Atra ! et le reste suivait ce cri de guerre.
Il devenait le roi d'un énorme village, sûrement pas le plus puissant, mais il savait qu'il pouvait faire de ce pays : un empire.
Ils prirent une marche bien formée et surtout coordonnée pour suivre leur nouveau dirigeant. Il était intouchable.
En effet, cette foule avançait en direction de leur future puissance militaire avec un air déterminé. On y voyait de nombreuses baraques aux rues droites et d'énormes piliers dégradés.
« La pièce ne comportait aucun meuble, mis à part un objet particulier en son centre, un objet dont il ne pouvait distinguer les formes que grâce au soleil qui parvenait à filtrer à travers les épais rideaux, devenus trop miteux ; la pièce n’avait pas été visitée depuis des années, abandonnée ; qui en connaissait l’existence ? Le balafré aurait dû ressortir de cet endroit, ce n’était pas lui, il n’était pas inquisiteur, pas ainsi et pourtant, une force l'avait poussé à avancer dans la pièce. »Évidemment, ici se trouvait le bureau du dirigeant. L'ébène s'empara d'une cape opaque avant de s'en aller de cet endroit longtemps créché par l'obscurité afin de dévoiler ses desseins auprès de son peuple plus puissant et soudé que jamais.
Soudain, une averse diluvienne fit son apparition. Le temps n'était pas à son avantage. Il était plongé dans ses pensés, une bourrasque se profila à travers le feuillage des arbres.Il venait une nouvelle fois de se perdre dans ses souvenances.
Soudain, le balafré se leva et se dirigea en direction de la porte. Puis, avant qu’il n’atteigne le seuil, ses lèvres s’entrouvrirent pour laisser place à une voix rauque, usée dans les mots.
« Nous autres camarades n’avons pas d’autre croyance qu’en nous-même et en notre force et capacité de victoire, et cela nous suffit amplement. » S'exclame-t-il devant son peuple.
A cette phrase inachevée, l'homme tomba dans une rêverie que la foule respecta. Il était immobile et stupéfait. Il fit un signe de main que seul son peuple comprenait. Ainsi, les cris humains étaient comparés à celui d'un rugissement du roi de la savane.
Héritier d'un peuple fier, honnête et sanglant. Après tant d'années d'errance et de souffrance, il avait gagné le gros lot avec quelques mots et quelques signes. Il s'élança dans une nouvelle bataille : celle de définir la paix et de présenter sa philosophie correctement en défiant le défunt Rikudô avec son savoir qui était bien plus qu'une arme.
Cette scène eut lieu au centre du village caché de la Brume. Mes yeux, ma voix fussent, dit-il, singulièrement altérés. C'était un soldat revenu d'entre les morts. Il était dans l'obscurité et son peuple était la lumière.